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Distorsion cognitive 3: la généralisation

Si vous débarquez sur ce blog, commencez par lire cet article. 

Ah! Voici une distorsion que nous faisons tou.tes ou presque, seul.es ou en tant que société. Il y a fort à parier que vous la connaissez déjà, sans, pourtant, avoir conscience du mécanisme qu’il y a derrière. Généraliser vous parait même surement parfaitement normal. Regardons de plus près ce dont il s’agit! (Lecture 3min26).

« Si c’est vrai une fois, ce sera toujours vrai »

Généraliser, cela veut dire qu’on part d’une information et qu’on en fait une vérité générale. En d’autres termes, c’est la tendance à conclure que si un événement s’est produit une ou plusieurs fois, alors il se reproduira toujours de la même manière. Comme je vous le disais sur un post instagram*, cette distorsion est donc à la base… du racisme, de l’homophobie et des discriminations en général. Elle nous pousse à stigmatiser des populations entières: « tous les noirs sont feignants », « tous les hommes sont des connards», « toutes les femmes sont des salopes, sauf maman », « les hommes gay sont obsédés par le sexe »… Et j’en passe. 

Sur le plan individuel, on retrouve très souvent cette distorsion dans les domaines amoureux et professionnel. Si vous avez été trompé par plusieurs partenaires, alors vous allez peut-être en déduire que « les hommes/les femmes sont infidèles ». Si vous avez été rejeté adolescent.e, vous risquez de penser que cela sera toujours le cas et que vous ne pourrez jamais être en couple. Mais cela fonctionne aussi dans l’autre sens: si vous n’avez jamais connu d’échecs, alors vous risquez de penser que vous ne pouvez que réussir – et ce n’est pas toujours un bon plan. 

*si vous ne m’y suivez pas encore, rejoignez-moi (@lochavel)!

« Tou.tes les …. sont…. »

Tonton Gérard est allé une fois 4 jours au Vietnam pour le travail. Peu renseigné sur les us et coutumes du pays, il a trouvé les vietnamiens qu’il a croisé sales et peu sympathiques. A partir de là, il dira à tout va: « tu vas en Corée? Fais gaffe, les asiatiques sont vraiment impolis et dégueulasses ». 

Cet été, Gégé a fait des travaux chez lui. Sur le chantier, les ouvriers sont de plusieurs nationalités; ce brave tonton remarque que les allemands sont toujours à l’heure, alors que les irlandais arrivent avec 5 min de retard. Il ne lui en faudra pas plus pour déclarer par la suite, à qui veut bien l’entendre, qu’il ne faut pas embaucher d’irlandais parce que « ils ne sont pas foutus d’être à l’heure et retardent les chantiers ».

« L’amour? J’ai déjà donné! »

Mélanie a été amoureuse 4 fois dans sa vie. Pedro lui a menti pendant des mois sur son addiction aux paris sportifs; Jean-Mathieu l’a trompée dans tous les coins; Kanye l’a demandée en mariage avant de la quitter pour une actrice porno 3 mois avant la date de la cérémonie; Michel lui a caché sa passion pour « Plus belle la vie ». Pour Mel, la conclusion est simple: les hommes sont des menteurs et il ne faut jamais leur faire confiance. Elle reste célibataire, fuit toutes les personnes susceptibles de lui plaire… Jeune demoiselle ne recherche pas un mec mortel. 

Robert joue les gros durs avec ses potes, à coup de blagues misogynes et de comparaisons de biceps. Mais chaque fois qu’il tombe amoureux, il s’enflamme: il écrit des poèmes à l’élu.e de son coeur, lui envoie des cadeaux, dit « je t’aime » après 24h… et fait fuir l’individu, face à tant d’excès. Est-ce que Robert pense qu’il devrait peut-être travailler sur lui et la gestion de ses émotions? Non, il en déduit tout naturellement qu’en dehors de lui, personne n’est vraiment honnête, prêt à ouvrir véritablement son coeur, et que c’est bien dommage… pour les autres qui n’ont rien compris à la vie.

« Rien n’est (im)possible »

Elon a toujours été brillant: à l’école comme en dehors, il a toujours tout réussi du premier coup. Il en déduit qu’il est extraordinaire, qu’il continuera toujours à être le premier partout, tout le temps, et que tous les autres sont cons. Il n’essaie même plus de se faire des amis (de toute façon il est trop bien pour qui que ce soit). Résultat? Il est très solitaire et dans un total excès de confiance en lui. Personne ne veut être présent le jour où il sera face à un échec, car sa réaction pourrait bien être très violente…

Lison, à l’inverse d’Elon, a connu deux-trois challenges dans sa life. Elle a redoublé sa 3ème et a passé deux fois le permis. En plus, elle a tendance à perdre ses moyens sous stress, et ne sort jamais de sa zone de confort (comprenez: elle évite toutes les situations nouvelles). Qu’en déduit-elle? Eh oui, qu’elle est nulle! Vous l’entendrez souvent répéter qu’elle « n’est pas capable de faire ça », « ne commence pas cette activité car, elle se connait, elle n’ira jamais au bout » ou encore qu’elle « rate tout de toute façon ».

A votre avis, comment pourraient faire les personnages de ces exemples pour se détacher de leurs généralisations et adopter une vision plus équilibré de la vie? Dites-moi tout en commentaire ou par mail (contact@laurannechavel.com)!

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