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Prendre le temps du silence

fauteuil devant un paysage relaxant

C’est pas moi qui vais vous l’apprendre: on vit une période de chamboulements multiples depuis quelques temps. A l’heure où la rentrée se rapproche plus vite qu’un pare-brise d’un moustique sur l’autoroute de la fin des vacances, que pouvons-nous apprendre de cette dernière année et demi cheloue? J’ai envie de croire qu’on peut en retenir que le silence et avoir du temps pour soi, ça fait  sacrément du bien. (Lecture 4min 17)

Revoir ses priorités

Il me semble que le fait que le monde ait été à l’arrêt pendant quelques temps nous ait permis de refaire un point sur nos priorités. Et ça, c’est bien plus précieux que la plus rare des cartes Pokémon (si si, je vous assure). Histoire de conserver à coup sur cet apprentissage précieux, il peut être intéressant de noter quelque part ce qui est important pour nous.

A titre d’exemple, voici la liste de mes priorités: mon bien-être, le bien-être de mon compagnon, le bien-être de mon chat, ma famille et mes amis, mon travail. L’ordre peut changer. Dans mon quotidien, ma priorité se concentre en effet sur mon job et mon état émotionnel (difficile de bien faire mon travail si j’ai le moral dans les chaussettes). Il ne fait pourtant aucun doute pour moi que, si mon compagnon a un besoin urgent de moi, je me rendrai disponible pour lui.

D’ailleurs, en parlant d’urgence, ça aussi c’est une notion qui mérite peut-être d’être redéfinie un  petit coup. On a souvent l’impression que tout est urgent et que tout ce qui compose notre quotidien est potentiellement grave. Ça peut être cool de s’interroger sur les conséquences réelles d’une situation: est-ce que c’est un drame intersidéral si j’attends demain pour rendre ce dossier? Que se passera-t-il vraiment si ces gens ne m’apprécient pas?

Perso j’ai tendance à considérer que tant que ça ne met pas en danger la vie d’autrui, franchement, ça passe et tout retard est acceptable. Voilà, c’est mon petit tip, je vous l’offre. De rien.

Se recentrer sur soi

Idéalement, notre bien-être perso devrait figurer dans notre top des priorités de la vie – si vous n’êtes pas dans le votre, n’hésitez pas à prendre rdv avec moi. Et franchement, il en faut peu pour que ce point dégringole du podium des priorités… On ferme les yeux un court instant et paf, nous voilà trimballé.e par la fureur du quotidien comme un vieux sac plastique par les vagues. Sauf qu’au lieu d’étouffer des tortues qui n’ont rien demandé, si on se laisse faire, c’est nous qui risquons de nous asphyxier. 

S’octroyer du temps seul.e avec nous-mêmes est, à ma connaissance, le moyen le plus efficace de se reconnecter à nos envies et besoins profonds. Ça peut être quelques secondes pour se demander si on a vraiment envie d’aller à cette soirée dont on ne sait plus pourquoi on a dit qu’on irait, comme se faire des journées ou week-end en solo. On accorde bien du temps à notre entourage, pourquoi pas à nous-même? 

Se prévoir du temps seul.e, même quelques minutes par jour, avec rien d’autre à faire qu’à penser à soi, ça peut faire flipper mais je vous promets, en vrai c’est cool. Ça permet de mieux se connaitre, de s’affirmer, de poser ses limites, de prendre confiance en soi.

Choisir la façon dont on veut occuper son temps 

« T’es bien gentille avec ton histoire de temps pour soi, mais du temps j’en ai pas! » avez-vous peut-être pensé à la lecture du paragraphe précédent. Et j’ai envie de vous répondre: en êtes-vous sure, Madame Chaussure? Manquons-nous vraiment de temps? Ou est-ce que nous remplissons simplement les minutes qui passent avec des activités qui nous importent peu? Par exemple, nous passons tou.te.s beaucoup de temps devant des écrans à jouer, répondre à des quizz pour savoir quel type de pierre on serait si on était un minéral, envoyer des messages, scroller sur les réseaux sociaux, regarder des séries pas ouf… Moi-même, si j’en crois mon iphone, je passerais 3h22 par jour en moyenne sur mon téléphone – même si, à mon avis, il s’agit d’une erreur. 

Alors il n’est pas question de partir dans un tout ou rien totalitaire en ressortant son vieux 3310 et en se désabonnant de Netflix. Cependant, prendre conscience de la façon dont nous utilisons notre temps nous offre la possibilité de faire des choix conscients. 

Selon le même principe qui dit que quand on a de l’argent on n’a pas de temps et vice versa, il est fréquent de nous entendre nous plaindre en énumérant tout ce qu’on ferait si on avait du temps… Et puis quand on a soudainement un moment de dispo, on ne sait plus du tout comment s’occuper, au point que ça peut même devenir angoissant. 

C’est dans ces moments là qu’avoir une liste d’idées d’activités peut être vraiment utile: au lieu de prendre machinalement notre téléphone, on pourra alors choisir de consacrer du temps à quelque chose qui nous plait et nous fait du bien: lire, écrire, faire de la musique, danser, chanter du Céline Dion à tue-tête, apprendre une langue, appeler un.e ami.e, coudre, cuisiner….

Offrir du temps et du silence

Le temps pour soi et le silence sont des activités indispensables à notre bien être, et donc à celui de celleux qui nous entourent. Ça peut commencer par ne pas le prendre personnellement (donc pas comme une attaque ou un rejet) lorsqu’un.e de nos proches nous informe que « déso, mais là j’ai besoin d’être seul.e ». 

Offrir du temps, ça peut aussi passer par le fait d’offrir un cadeau qu’on a fait nous-même (comme un album photo en ligne, une playlist de musique, un dessin, une tasse personnalisée, que sais-je) et qui nous a demandé du temps. Temps pendant lequel on a pensé à l’autre. C’est aussi aller filer un coup de main pendant un déménagement, aider une personne à faire du rangement ou des courses, offrir des heures de ménage ou des plats cuisinés maison plutôt qu’une énième peluche à ce couple d’ami.e.s qui vient d’avoir un enfant… Globalement, cela peut être de faire quelque chose pour quelqu’un qui, pour nous, représente peu d’effort, alors que pour l’autre, ça parait plus fatiguant que d’escalader le Mont Blanc. 

Offrir ce temps, c’est une façon de libérer de l’énergie et de la charge mentale à quelqu’un qu’on aime, et ça, de mon point de vue, c’est vraiment le meilleur des cadeaux. Bon on se souvient tout de même de le faire en fonction de ses propres besoins et envies, l’idée n’est pas, bien sur, de se sacrifier pour offrir une vie de glande éternelle à autre individu – sauf si l’individu en question est un chat, là on n’a pas le choix. 

J’ai envie de clôturer cet article par cette citation de Sylvain Tesson dans son livre « Les forets de Sibérie », parce que je l’aime, qu’elle me semble très à propos et que ça donne un petit coté intello: « Et si la liberté consistait à posséder le temps? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence? ».

Et vous, qu’est-ce que vous faites quand vous prenez du temps pour vous?

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