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La volonté, cette grosse arnaque

« Quand on veut on peut », « il suffit de faire preuve de volonté », « Marie-Mireille a une volonté de fer, quelle femme! »…. Vous avez déjà entendu ces phrases? Et est-ce que vous avez déjà passé des heures à ruminer seul.e, en vous répétant que d’autres y arrivent, et pas vous – ce qui doit vouloir dire que vous êtes un brin nul.le? Telle une Priscilla Betti du développement personnel, je dis stop. (Lecture: 3min25)

Cet article est la continuité d’un passage du Carnet Bienveillant de la Forme. Cliquez ici pour en savoir plus!

On a tou.tes de la volonté

Voilà. Je pourrais limite clore cet article ici, mais je sens qu’un argumentaire plus détaillé est nécessaire. La volonté n’est ni plus ni moins qu’une émotion. Cela signifie qu’on peut tou.tes en ressentir, et que non, il ne s’agit pas d’un trait de caractère dont seul.es les fit girls et fit boys d’Instagram ont hérité par magie à la naissance. « Ah non pas moi car je ne vais jamais au bout de ce que je commence », vous dites? Sachez que cette phrase a environ 99,99%* de chance d’être fausse. Nous sommes tou.tes déjà allé.es au bout d’au moins un truc, en usant de volonté. Mais comme cela nous tenait très à coeur, et/ou nous a semblé facile, nous en concluons que c’est normal, que tout le monde peut le faire. Pourtant, une autre personne pourrait se dire, en regardant notre vie, que nous avons réalisé des choses complètement dingues. 

Rajoutons la dessus le biais de négativité (un filtre qu’utilise notre cerveau pour repérer en priorité le négatif, histoire d’augmenter nos chances de survie), ainsi que ce que nous inculque la société (cette connasse), et il parait alors tout à fait logique que nous nous concentrions principalement sur nos échecs plutôt que sur nos réussites.

*Ceci est une estimation personnelle

Ça s’en va et ça revient

Puisqu’il s’agit d’une émotion, nous ne pouvons pas être volontaire en permanence. Personne. Jamais. Est-ce que vous êtes heureux.ses H24? Enthousiaste non stop? En colère sans jamais de break? J’en doute. Cela signifie également que la quantité de volonté à notre disposition est limitée. 

Lorsqu’on se lance dans un projet, on a tendance à être très volontaire au départ: on voit d’ici le résultat qu’on va obtenir, et ça va être génial! Merveilleux! Notre cerveau reçoit alors une bonne dose de dopamine qui nous motive comme jaja. Après quelques temps, la dopamine ayant désertée, le projet semble soudain perdre de son intérêt et le résultat tant espéré parait loin, si loin… est-il seulement atteignable…? 

Il sera alors nécessaire de se fixer un mini objectif intermédiaire, de modifier son organisation, de s’assurer que les raisons pour lesquelles on s’est lancé sont les bonnes pour nous… Bref, de faire un changement dans son programme ou de choisir un autre objectif, plus proche, pour retrouver l’envie d’avoir envie. Vous l’aurez compris, la volonté seule ne suffit pas à réaliser quoi que ce soit; les personnes qui vont au bout de leurs projets sont celles qui trouvent une façon de se remotiver après les moments de down, et non des êtres hors du commun qui ont chopé toute la volonté dispo dans le monde. Il s’agit donc d’accepter ces périodes à vide, puis de se demander ce dont on a besoin pour en sortir.

Accepter le découragement sans se descendre au passage, allégorie

La vie n’est pas si simple

A mon sens, l’expression « quand on veut, on peut » signifie : « si quelque chose nous tient vraiment profondément à coeur, alors nous avons la possibilité de nous donner les moyens d’y arriver » – mais c’était trop long, I guess. S’il suffisait de vouloir pour pouvoir, personne ne mourrait de faim dans le monde,  les Miss France/Univers/Monde auraient depuis belle lurette fait disparaitre les guerres et le mec de Wejdene ne l’aurait certainement pas trompée avec sa cousine Anissa**.

Ça serait formidable de se lancer dans des projets en étant certain.es de leur issue, mais ça serait aussi un peu chiant, soyons honnête. La vie n’est tout simplement pas aussi facile, et ne peut en aucun cas se résumer à une histoire de volonté. La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez désormais vivre pleinement vos moments de découragements, en vous rappelant que c’est normal et tout à fait acceptable, et que cela ne remet en cause ni votre personne, ni vos chances d’atteindre votre objectif. 

Parce que parfois, la vie c’est drôle aussi, j’aurais moi-même du écrire et publier cet article il y a 15 jours. Je n’étais pas très bien et me suis accordée le droit de vivre ma douleur (#tmtc) en toute quiétude et sans jugement. J’ai passé 5 jours d’affilés à me trainer du lit au canapé et vice et versa, Switch sous le bras, alternant entre Animal Crossing et Super Mario Bros. Moralité: je me sens ressourcée, j’ai remboursé 3 prêts à Tom Nook*** et, en retard ou pas, cet article aura fini par exister. 

Pour celleux qui n’ont pas les réf:

** Wejdene, c’est la nouvelle Aya Nakamura (interprète de Djadja). Elle a sortie une chanson intitulée « Anissa » dans laquelle elle parle à son copain, un homme pas très regardant sur l’hygiène semble-t-il, puisqu’elle nous informe qu’il porte des caleçons sales. Par ailleurs, il l’a trompée avec une dénommée Anissa, qui n’est autre que sa propre cousine. C’est nul, l’Internet mondial se moque ouvertement d’elle pour sa phrase « tu hors de ma vue », mais que voulez-vous, c’est dansant alors c’est devenu un tube.

*** Tom Nook est un raton laveur riche et pas très sympa, qu’on rencontre dans le jeu vidéo Animal Crossing. Il nous prête de l’argent pour pouvoir aménager notre ile, mais il faut constamment lui rembourser des sommes de plus en plus élevées. Franchement, rembourser 3 prêts en 5 jours, c’est bien.

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