Syndrome prémenstruel, règles et entrepreneuriat
Comme vous sans doute, il y a des phrases que j’adore répéter à tout bout de champ. « Il faut vivre sa douleur » et « c’est très bon en salade » font clairement parties de mon top 5 personnel. Mais c’est d’une autre de mes phrases fétiches dont j’aimerais vous parler aujourd’hui: il faut toujours prévoir l’imprévu. (lecture: 3min)
Être plus efficace dans son organisation
Comment mieux s’organiser est une des thématiques que j’aborde le plus fréquemment avec mes client.e.s, notamment les entrepreneur.e.s – mais pas seulement. Et, à mon sens, il est difficile de bien s’organiser sans prévoir l’imprévu. Je suggère toujours à mes client.e.s de prévoir, pour chaque tâche planifiée, plus de temps que prévu (minimum 30 min de plus, idéalement 1h, voire carrément doubler le temps dont ils.elles pensent avoir besoin).
Les journées où tout s’enchaîne super bien sont hyper rares.. il y a toujours un coup de fil imprévu, une tâche urgente qu’on pensait avoir le temps de faire, plus de mails auxquels il faut répondre… et je ne parle même pas des parents dont l’emploi du temps change constamment en fonction de leurs enfants. Prévoir du temps libre en plus, c’est, au pire, s’assurer qu’on a fait le travail prévu même si on a du traiter plein de taches inattendues; au mieux, tout faire dans les temps et utiliser son temps libre pour prendre de l’avance sur son planning de la semaine. C’est une excellente façon d’être toujours à l’heure et même régulièrement en avance. Niveau boost de l’estime de soi, on est vraiment au top du firmament.
Les règles: cet imprévu si naturel
C’est de cela que je discutais récemment avec une cliente. Comme j’adore le son de ma voix, je ne manquais pas de lui fournir une liste d’exemples d’imprévus, parmi lesquels je citais machinalement les règles. C’est elle qui m’a arrêtée – l’audace, quand même.. – avec ces mots: « Merci. Merci de parler des règles et du syndrome prémenstruel. Parfois je suis tellement, mais tellement mal dans les jours qui précèdent, c’est horrible, je ne peux rien faire.. ».
Ce n’est pas un hasard si je parle de règles et de syndrome prémenstruel (PMS ou SPM) dans les imprévus de la vie. C’est devenu une évidence au fil de ma pratique, mais aussi au fil de ma vie. Je suis entourée de femmes qui, parfois, pas tous les mois, expérimentent des symptômes avant leurs règles qui sont tels que travailler devient impossible.
C’est également mon cas: il arrive certains mois que, la veille de mes règles, je sois dans un tel état physique (maux de ventre, épuisement, migraines, perte d’appétit, fièvre.. tout ensemble évidemment) que je peine à sortir de mon lit. S’il m’arrive de ne pas avoir de PMS (ces mois si rares mais si savoureux, hashtag tmtc), d’autres mois mon PMS débarque dès la fin de mon ovulation – on part donc sur 15 jours d’enfer.
Travailler ou souffrir, il faut choisir
Si on entend parfois des associations réclamer timidement des jours de congés supplémentaires spéciaux pour les personnes ayant leurs règles, et qu’on parle de plus en plus librement du PMS / SPM sur YouTube et les réseaux sociaux, on parle encore trop peu à mon goût de l’impact de cette période sur le travail. Parce que, oui, nous sommes obligées d’en tenir compte dans notre organisation. Je suggère généralement à mes clientes de prévoir un programme plus léger les semaines où elles savent qu’elles vont avoir leurs règles; beaucoup plus léger même. Dans l’idéal, il faut pouvoir tout faire même si on passe deux jours sans pouvoir travailler. Est ce qu’il est possible que ce mois ci, on n’ait aucun symptôme et qu’on puisse avoir une semaine quasi normale? Oui, tout à fait. Est ce qu’on peut le savoir à l’avance? Nop. Dans la mesure du possible, on évite également les gros rendez-vous et les réunions importantes cette semaine la. Quand on y pense, cela revient à devoir prendre ses règles en considération comme s’il s’agissait d’une maladie chronique. Un peu dingue pour un truc naturel, non?
En tant qu’entrepreneures, nous avons la chance de pouvoir organiser notre emploi du temps, et de pouvoir l’alléger, si besoin, lorsque notre cycle menstruel ne nous permet pas d’être opérationnelles. Mais qu’en est-il de toutes celles qui ont des postes de salariées et ne peuvent pas faire autrement que d’aller travailler..? Je n’ai honnêtement aucune idée de comment elles font. Ce que je sais en revanche, c’est que c’est un sujet beaucoup trop ignoré dans le monde du travail en général et je ne comprends pas qu’on ne réfléchisse pas plus activement à des solutions adaptées. En attendant des jours de congés spécifiques, ne peut-on pas modifier notre façon de manager, ne serait-ce qu’en favorisant le télétravail? Et si on s’accordait le temps de vivre notre douleur…?
Et vous, comment vous faites pour allier PMS, règles et travail?
NB: Je prépare un second article avec des témoignages sur ce sujet. Si vous souhaitez participer, anonymement ou non, contactez-moi!