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Distorsion cognitive 1: le filtre mental

Chose promise, chose due ! Dans cet article de fin décembre, je vous expliquais ce qu’étaient les distorsions cognitives et pourquoi en avoir conscience changeait la vie. Je vous promettais également de développer chacune des distorsions dans un article attitré. Ben voilà, on y est. (Lecture : 3min16)

« Déso, ça m’arrange pas trop  »

Aussi appelée « abstraction sélective », cette distorsion porte plutôt bien son nom. Il s’agit en effet de ne prendre en compte qu’une partie des informations et de se focaliser dessus, en faisant totalement abstraction du reste. On se concentre en général plutôt sur le négatif, mais on peut aussi le faire avec le positif, en omettant totalement ce qui a pu mal se passer. Connaissez-vous quelqu’un dans votre entourage (ou peut-être est-ce vous ?) qui s’enthousiasme à fond à la moindre rencontre, puis, tout à coup, quelques semaines plus tard, vous parle de la même personne mais cette fois en des termes hyper négatifs ?

Cette distorsion nous pousse aussi à anticiper ce qui va se passer : si cela se produit effectivement, alors on pourra se dire qu’on avait raison ; si cela ne se produit pas, alors c’est juste un coup de bol passager. Voici trois exemples concrets pour mieux comprendre. Je vous en prie, ça me fait plaisir ; arrêtez, ça me gêne. 

Ces soirées là…

Marie se rend à une soirée chez son pote Paul. Tout se passe bien, elle y rencontre des gens trop cool et intéressants. Il y a même une certaine personne qui lui a un peu tapé dans l’oeil et qu’elle aimerait volontiers apprendre à connaitre un peu plus intimement. Elle rit, danse, discute, jette des petits regards doublés de sourires complices à l’objet de ses désirs… Quelle belle soirée ! En tous cas jusqu’au moment où un invité trébuche, envoyant l’intégralité de son verre de vin fraichement rempli sur Marie. Cette dernière se retrouve cheveux trempés, puant l’alcool et avec de grosses tâches rouges sur son chemisier blanc tout neuf. Cerise sur le gâteau : tout le monde se marre. Marie, ultra vénère, file récupérer son manteau dans la chambre, repousse Paul qui est venu lui proposer de se doucher et de lui emprunter un t-shirt, et se barre. Une fois chez elle, elle envoie ce sms à sa soeur : « soirée atroce !! Je me suis pris un verre de vin dans la figure et tout le monde s’est foutu de ma gueule !! Ras le bol ! ».

Et ainsi, Marie, qui s’est éclatée telle une petite folle de 20h à 1h du mat, choisit de résumer toute la soirée par l’incident du verre de vin de 1h01. Dommage. 

Tu es mon millésime, ma plus belle année

Pierre est en couple avec Geronimouette (un.e individu.e non genré.e). Il affirme haut et fort que c’est la personne de sa vie, que leur rencontre a TOUT changé, que c’est juste fou ! Et puis au bout de quelques mois, Pierre décide de rompre ; finalement, Geronimouette avait des défauts ultra bien camouflés et puis ils s’engueulaient tout le temps, c’était vraiment pas vivable. Un scénario qui ne surprend aucun.e des ami.es de Pierre : Gégé est tout simplement la 134ème personne qu’il leur présente comme celle avec qui il va passer le reste de sa life. 

Ici, vous l’aurez compris, notre ami Pierrot passe de ne voir que le positif à ne voir que le négatif. A aucun moment il ne voit Gégé comme un être humain dans toute son entièreté. 

C’est pas ma faute à moi

Georges-Alain est sujet aux crises d’angoisse. Ça arrive comme ça, sans prévenir, et il ne le vit pas très bien (ce qu’on comprend aisément). En vrai, il en fait 4 par an en moyenne. Il n’empêche, GA est constamment sur le qui vive et vit dans la crainte permanente de voir une crise débarquer au prochain croisement. Il a remarqué que cela était particulièrement lié à des situations sociales. A chaque fois qu’il sort, Georges-Alain se dit : « ce soir c’est sûr, ça va partir en crise d’angoisse devant tout le monde ». Les fois où cela se passe effectivement, notre ami répète à qui veut l’entendre qu’il le savait, il l’avait senti, il aurait du le noter tiens. Mais quand la soirée se déroule sans encombre…. « C’est un coup de chance » ; « non mais c’est parce que je fais jamais de crises en janvier, c’est lié au taux de pollen dans l’air je crois » ; « ouais mais c’est normal, les petits comités ça va, en plus je connaissais presque tout le monde ». En tous cas, pour Georges-Alain une seule chose est certaine : ce moment de répit n’était que passager.

A votre avis, comment pourraient réagir Marie, Pierre et Georges-Alain, la prochaine fois qu’ils se retrouveront dans une situation similaire, pour sortir de leur distorsion ? N’hésitez pas à donner votre réponse en commentaire ou à me l’envoyer par mail (contact@laurannechavel.com).

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