Comment surmonter les 8 principales peurs des entrepreneur.e.s ? – Partie 1
Des peurs, nous en avons tous et toutes. Alors quand il s’agit de lancer son projet, c’est tout naturellement qu’elles débarquent, l’air de rien, sifflotant gaiement et écrabouillant notre cerveau au rythme de leurs petits pas imaginaires. Bien sûr, on se demande si on va y arriver, mais on se demande aussi si, à tout moment, on ne va pas réussir tellement bien que tout notre entourage va se faire la malle, rongé par la jalousie face à notre indécent succès. Calmos, les amigos ! Tout ça est parfaitement normal, mais on peut quand même s’en détacher. Passons en revue, si vous le voulez bien, les 8 peurs que j’ai le plus relevées chez moi ainsi que chez les client.e.s que j’accompagne. Je vous en détaille 4 dans cette première partie, et les 4 suivantes dans un article à venir. (Lecture: 5min42)
Peur 1 : « Je ne suis pas légitime »
Ah, le fameux syndrome de l’imposteur ! Que l’entrepreneur.e qui ne l’a jamais ressenti se manifeste dans les commentaires ! On doute de soi, on a peur de ne pas être à la hauteur, on ne sent pas à l’aise dans son rôle… C’est un vrai problème, parce qu’il sera très compliqué de convaincre d’autres personnes de bosser avec soi si on pense qu’on n’est pas légitime à proposer ses services (ou son produit). Mais c’est quoi, un imposteur ? C’est une personne qui ment, qui se fait passer pour quelqu’un d’autre*. Si on a l’impression de rouler ses client.e.s potentiel.le.s dans la farine, c’est plutôt normal qu’on se sente mal. La question à 1000$, c’est : pourquoi est-ce qu’on a l’impression de mentir ? Est-ce qu’on a besoin d’une formation en plus pour se sentir à l’aise ? Ou peut-être qu’on s’est présenté.e comme un.e expert.e sur son site web, alors qu’on ne se sent pas franchement expert.e, parce qu’on voit surtout ce qui nous reste à améliorer ? Dans tous les cas, il y a une solution qui peut nous permettre de supprimer cette peur, le tout, c’est de trouver celle qui nous convient. Voici quelques questions qu’on peut se poser : à quel niveau est-ce que j’ai l’impression de mentir à mes client.e.s ? Qu’est-ce qui me permettrait de me sentir légitime ? En cas de blocage, on peut revenir à soi : qui suis-je et pourquoi je veux lancer cette activité ? Qu’est-ce que je veux transmettre comme valeurs ? Quelle façon de me présenter serait en phase avec la personne que je suis réellement ?
En résumé : en s’interrogeant sur pourquoi on ne se sent pas légitime et ce dont on a besoin pour se sentir à l’aise, on va mettre le doigt sur ce qui pose problème et pouvoir trouver une solution adaptée.
* c’est en tous cas ce que dit le Larousse
Peur 2 : « Et si je me plante ? »
C’est vrai ça… Et si je n’y arrivais pas ? Est-ce que le secteur n’est pas déjà bouché ? Imagine, je me plante, je perds tout, je retrouve jamais de boulot et je finis sous un pont, ivre H24 pour tenter d’oublier mon échec cuisant ?
J’aimerais vous envoyer des paroles réconfortantes à base de « si on se donne les moyens, on y arrive forcément », mais non, déso, l’échec est une vraie possibilité et c’est important de la prendre en compte. En revanche, un projet qui ne décolle jamais n’est pas pour autant synonyme de nuits à la belle étoile, bouteille à la main. Ce qu’on peut faire dans ce cas, c’est trouver des solutions, là maintenant : qu’est-ce qu’on pourra faire si, effectivement, ça ne fonctionne pas ? On pourra ainsi s’apercevoir qu’en réalité, on a plein de possibilités et de ressources. Alors oui, ça impliquera peut-être de prendre un job alimentaire momentanément, de retourner vivre chez ses parents ou de squatter chez des potes, et c’est pas ce qu’on veut. Cela dit, c’est mieux que de vivre dans la rue. Bref, des possibilités de rebondir tel le plus vaillant des kangourous, il en existe plein. En prendre conscience, ça permet de relativiser cette peur de se planter. Personne ne peut garantir notre succès, et il n’y a qu’en essayant qu’on pourra savoir si on a eu raison de le faire. La question ici, c’est peut-être celle du regret : est-ce qu’on préfère ne pas y aller quitte à le regretter ? Ou y aller quitte à se planter ?
Et puisqu’on parle de regret… Qu’est-ce qu’on peut faire pour avoir la sensation d’avoir donné son maximum ? – on est sur une question rhétorique, n’attendez pas de réponse de ma part. Si on se donne à fond, si on a la sensation d’avoir mis en place tout ce qu’on pouvait pour développer son business et qu’il se plante bon ben…. C’est relou, mais c’est la vie. Si, à l’inverse, on n’a pas tout donné par peur de mettre trop d’énergie dans un projet qui ne fonctionnera pas, on risque bien de se retrouver la tête remplie de « si j’avais su… », « non mais j’aurais du faire ça… », « en fait je n’aurais pas du faire ci…. ». Là encore, ça vaut le coup de se poser la question : qu’est-ce qu’on préfère, si ça ne fonctionne effectivement pas : s’être donné à fond ou seulement à moitié ?
Peur 3 : « Que vont penser les autres ? »
C’est une peur qui se présente souvent à double sens : on a peur d’être jugé.e négativement, tout autant que positivement. On a peur qu’on nous dise que notre projet est nul, qu’on va se planter, qu’on n’aurait pas dû faire telle action – car le monde est rempli de personnes qui savent mieux que quiconque comment monter et gérer une boite, même si elles ne l’ont jamais expérimenté. On peut être perçu.e comme une personne inconsciente, qui se lance dans un combat perdu d’avance ou qui n’a pas les capacités de faire fonctionner un business. On peut aussi avoir peur d’être perçu.e comme une personne hyper courageuse, qui se lance dans un défi de fou, qui a tellement tout compris à son job qu’elle peut se passer du confort d’un CDI – bref, un portrait dithyrambique dans lequel on ne se reconnaît pas forcément.
Et c’est possible. Tout ce qu’on imagine que les gens peuvent penser de nous, c’est effectivement ce qu’ils peuvent penser de nous. Il y a, cependant, autant de chances pour qu’ils pensent tout autre chose. Et puis, nous voyons toujours le monde à travers le prisme d’une réalité qui nous est propre et qu’on duplique sur les autres, alors que nous ne sommes pas la même personne. Si je suis nul.le en dessin, j’ai plus de chance d’admirer les personnes qui ont ce talent parce qu’à moi, ça me parait très difficile. A l’inverse, si je suis un.e cuisinier.ère hors paire, je vais avoir tendance à considérer que c’est hyper facile de cuisiner, et avoir du mal à comprendre les gens qui n’y arrivent pas – alors que « c’est pas compliqué, suffit de s’y mettre et de suivre une recette ». Tout ça pour dire que les jugements des autres ne concernent qu’eux. Peut-être que leur besoin de sécurité est plus fort que le nôtre, et que ne pas être en CDI leur semble terrifiant ; peut-être qu’ils ont envie de monter un projet aussi, mais que ça leur parait trop risqué ? Bref, tout ce qu’ils disent est vrai…. dans leur réalité. Pas dans la nôtre. Ça peut cependant susciter des doutes chez nous, et dans ce cas, on peut se demander pourquoi et chercher ce qui nous permettrait d’être rassuré.e.
Peur 4 : « Et si je doute de moi et que mes client.e.s le ressentent ? »
Je ne parle pas ici de légitimité, mais plutôt de la peur de ne pas avoir réponse à tout. On m’embauche, c’est génial, et paf ! On me pose une question à laquelle je n’ai pas de réponse et qui me fait l’effet d’une gifle contre ma joue. La peur de l’imposteur refait surface, tel notre ex manipulateur à chaque fois qu’on est en pleine rupture, on doute, ça va se voir, panique à bord, à l’aide… ! Pourtant, si on prend un peu de distance, on se rend bien compte que personne au monde ne sait tout. C’est donc on ne peut plus normal de ne pas avoir la réponse à 100% aux questions qu’on nous pose, même si on connait très bien son job. On a tendance à vouloir donner l’impression qu’on maîtrise le sujet – l’autre est quand même rarement dupe, même s’il fait bien semblant – puis à se mettre une pression de fou pour trouver la réponse. On s’aperçoit alors qu’on a potentiellement raconté n’importe quoi à son ou sa client.e, et qu’il va maintenant falloir trouver l’explication la moins fumeuse possible pour justifier le changement d’information. Il est aussi possible que l’autre ait senti notre incertitude sur le moment. Oui, bien sûr, on peut aussi très bien mentir, chercher l’info, la donner ensuite et très bien s’en sortir. Le risque, malgré tout, est de perdre la confiance de son ou sa client.e et ça, c’est hyper dur à rattraper. Dans ce cas, un « je ne sais pas, je vais me renseigner et je reviens vers vous dès que j’ai la réponse » ou à la limite un « je pense à une solution, mais j’ai un doute sur un des aspects, je préfère vérifier et revenir vers vous avec une réponse dont je suis certain.e qu’elle est adaptée à votre cas » est, bien souvent, plus efficace et plus relaxant.
Il peut aussi arriver qu’on donne une info à un.e client.e en toute bonne foi, et qu’on s’aperçoive ensuite qu’on s’est trompé. C’est ok, ça arrive à tout le monde de faire une erreur. Là encore, de nombreux cas (comme celui de Mercedes au moment de la première sortie de sa Classe A) ont prouvé qu’il est préférable de dire la vérité. Montrer qu’on assume son erreur et qu’on la répare semble en effet être toujours bien plus bénéfique que de rester enfermé.e dans un mensonge, surtout si l’autre partie a toutes les cartes en main pour comprendre qu’on lui raconte n’importe quoi.
Est-ce que vous vous reconnaissez dans ces quatre premières peurs ? À votre avis, quelles sont les autres plus grandes peurs des entrepreneur.e.s ?
[…] peurs – et c’est bien normal. Nous avons déjà passé en revue quatre d’entre elles dans la première partie de cet article. Je vous propose de nous plonger aujourd’hui dans quatre autres des huit peurs les plus courantes […]