Comment je me suis débarrassée de mes insomnies
Je ne vous apprends rien en vous disant que dormir, c’est important. Vital, même. Pourtant, 37% des français connaitraient des troubles du sommeil et ça, ça craint. En effet, les conséquences du manque de repos sur la santé peuvent être graves (diabète, obésité, hypertension…). Ayant moi-même souffert d’insomnies sévères pendant de (trop) nombreuses années, je me suis dit qu’il était peut-être temps de partager avec le monde comment j’ai réussi à quitter la #teaminsomniaque. (Lecture: 3min36 )
Et puis là, c’est le drame
De ma naissance à mes 18/19 ans, je dormais très bien. Je ne saurai pas vous dire quand ni pour quelle raison nous nous sommes fâchés, le marchand de sable et moi. Ce qui est sûr c’est qu’à un moment donné, c’est gravement parti en live entre nous. Tel un pervers narcissique au sommet de son art, le type pointait le bout de son nez quand il le voulait et n’hésitait pas à m’abandonner régulièrement, me laissant seule face à la nuit, les yeux grand ouverts (n’hésitez pas à prendre 2 secondes pour admirer la beauté de cette phrase).
Ce petit manège a duré quelques années. Je dormais mal, parfois je ne dormais pas, mais bon an, mal an, j’arrivais à trouver un équilibre suffisant pour rester en forme. Jusqu’à mes 24 ans. En quelques mois seulement et pour une raison inconnue*, le sommeil s’est barré. Comme ça, d’un coup, paf. Pendant presque 3 mois, j’ai dormi entre 0 min et 2h par nuit. Une fois tous les 8/10 jours, je m’écroulais d’épuisement, dormais 8h, et c’était reparti pour un tour.
*notez qu’avec le recul, je me dis que j’étais juste très malheureuse à cette période de ma vie, entre autres parce que je m’ennuyais sévère dans mon travail. Je n’avais clairement aucune raison de me lever le matin.
A la recherche du sommeil perdu
Je ne suis, bien sur, pas rester sans rien faire. Je voyais déjà un psy, et j’ai tenté en parallèle tout ce qui était à ma portée: plantes, tisanes, acupuncture, brumes d’oreillers, donormyl, huiles essentielles…. Rien ne fonctionnait. J’avais, à l’époque, créé ma société de communication avec une amie. Au bout d’un moment, lassée de me voir passer des larmes à l’énervement au rire frénétique, le tout en l’espace de 3 min, elle me tint à peu près ce langage : « tu le sais, je t’adore, mais là je dois être honnête avec toi : je ne te supporte plus. Prends des somnifères ». Et c’est ce que j’ai fait pendant un mois.
Je ne suis pas pro médicament, mais honnêtement, à ce moment là je n’avais pas d’autres solutions. Cette cure a semblé remettre les pendules de mon sommeil à l’heure, et je suis revenue à un ratio nuits correctes/insomnies équilibré. Je pensais honnêtement qu’il en serait toujours ainsi. Je me disais : « je suis insomniaque, c’est pas de chance mais c’est comme ça. Et en même temps, j’aime bien vivre la nuit, donc c’est ok. ».
Les outils qui ont sauvé mes nuits
Ce qui a vraiment changé la donne pour moi en matière de sommeil, c’est la méditation. Alors oui, je sais, c’est à la mode, mais tout ce qui est mainstream n’est pas à jeter. Je médite en dilettante depuis que j’ai 20 ans. En 2013, j’ai suivi une formation en MBSR (méditation de pleine conscience), histoire de m’y mettre plus sérieusement. 45 min de méditation par jour, 6 jours sur 7, ça permet de voir les bienfaits de cette technique assez rapidement. L’une des conséquences inattendues pour moi a été de me réconcilier avec ce petit truand de marchand de sable.
Malgré tout, j’ai eu une période pendant laquelle la méditation m’était difficile à pratiquer. Vous ne le savez probablement pas, mais je suis atteinte d’une maladie chronique plutôt douloureuse. Pendant un moment, les douleurs le soir étaient trop intenses pour m’autoriser à fermer les yeux ou à me consacrer à ma méditation.
C’est à ce moment là que je me suis tournée vers la cohérence cardiaque. C’est une technique de respiration qui relaxe et favorise l’endormissement. On peut la pratiquer seul.e (il faut arriver à 6 respirations par minute), mais comme vous l’avez compris, j’en étais alors incapable. J’ai donc investi dans un petit appareil appelé MyDodow, qui diffuse au plafond un cercle de lumière bleue qui gonfle et se dégonfle. Il suffit de le suivre avec sa respiration. Si cette technique vous intéresse, sachez qu’il existe également des applis gratuites et que de nombreuses apps de méditation proposent aussi un onglet « cohérence cardiaque ».
Et maintenant?
Compte tenu du titre de cet article, vous êtes en droit de vous demander où j’en suis aujourd’hui. Calmez-vous, j’y viens. Aujourd’hui, je dors bien. Est-ce que le fait d’avoir une vie qui me plait, un travail que j’aime et que je pratique dans de bonnes conditions ont un impact sur mon sommeil? J’en suis sure. Est-ce que j’en ai finis avec les insomnies? Non. Elles sont devenues très rares, mais il arrive encore que le marchand de sable tarde à me rendre visite.
Voici comment je procède désormais lorsque je peine à m’endormir: je prends le temps de me demander pourquoi. En général, c’est parce que quelque chose me tracasse et que je n’arrive pas à laisser ces pensées de coté. Si je peux agir sur le problème, je le fais; si je ne peux pas, et bien je me rappelle que ne pas dormir ne me sera d’aucune aide, au contraire. Mieux vaut être en forme pour affronter la vie. Parfois, je ne dors pas parce que j’ai une idée géniale et que j’ai envie de la réaliser dans la seconde. Là encore, je me rappelle que je ne suis pas pressée, que ça peut attendre le lendemain. Si besoin, je prends des notes pour m’assurer de n’oublier aucun aspect de mon éclair de génie pendant la nuit.
Une fois cette étape passée, je médite. Je me concentre sur ma respiration, sur mon corps, sur mes sensations. Et…. je m’endors.
Si vous aussi, vous entretenez une relation toxique avec le marchand de sable, j’espère que ce partage d’expérience aura pu vous êtes utile. N’hésitez pas à partager en commentaire vos expériences réussies pour (re)trouver le sommeil!
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Merciiii Lauranne Chavel et bravo pour ces bons conseils ; je pratique la méditation mais pas assez régulièrement ; je vais désormais y consacrer plus de temps.
Merci à toi pour ton commentaire 🙂