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Coach et thérapeute: voici ce que m’apportent mes client.e.s

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En tant que client.e.s ou patient.e.s de coach, psy ou thérapeute, on se demande parfois ce que la personne qui nous suit peut bien penser de nous ou de telle ou telle situation qu’on a vécue. Ces gens qui s’appliquent à ne pas partager leurs émotions sont-ils seulement dotés d’empathie? Se moquent-ils secrètement de nous pendant leurs diners entre potes? Promis, je vous dis tout. (Lecture: 4min24 )

Petit disclaimer: cet article parle uniquement de moi et de mon expérience. Je ne prétends pas m’exprimer au nom de tous les thérapeutes de la Terre.

Une enquête au coeur du cerveau 

Est-ce que je passe mes soirées à raconter les histoires de mes client.e.s à tout mon entourage pour les faire marrer? Est-ce qu’il m’arrive de penser, pendant une session, des phrases du type: « Elle est vraiment con-con Williamette, moi à sa place j’aurais pas fait ça »? Non. Je sais que ça peut paraitre difficile à appréhender de l’extérieur, mais je n’ai vraiment aucun jugement sur mes client.e.s. D’abord, c’est important de ne pas juger ce qu’on nous raconte pour être efficace dans le travail thérapeutique. Si Williamette agit ou réfléchit de telle manière, c’est qu’il y a une raison. Ce qui m’intéresse, moi, c’est de comprendre cette raison pour l’aider à avancer – dans le cas où son comportement ou ses pensées la font souffrir uniquement ; si elle est très heureuse comme ça, ce n’est pas à moi de décider qu’elle devrait changer. 

Je pense qu’on peut comparer ça à une enquête policière. On m’expose une problématique, un blocage, un dilemme ; je dois le comprendre et en trouver la résolution. Lorsque la nuit tombe, Williamette se transforme… Tel un loup-garou assoiffé de sang, cette maman d’ordinaire calme et posée se met soudainement à poursuivre ses enfants en hurlant… Pourquoi? D’où vient la terrible malédiction qui semble toucher cette femme sans histoire? Comment trouver l’antidote? Faites un plan, lancez des dés, interrogez notre héroïne pour l’aider à s’en sortir dans « Williamette, une maman comme les autres », un livre dont vous êtes le héros. Bon on pourrait comparer ça plus simplement à un médecin qui cherche à relier des symptômes pour pouvoir poser un diagnostique. Mais c’est vachement moins fun. 

En tous cas, mes client.e.s, en acceptant de me confier toute sorte d’informations intimes, me permettent de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain. C’est une forme de recherche, d’apprentissage permanent sur l’esprit, et c’est absolument fascinant. Ça me permet aussi de moins juger les autres dans mon quotidien, de me dire « Mmmmm… cette personne a une attitude que je ne comprends pas, je vais lui poser des questions avant de la juger ». Mon travail me rend plus bienveillante au quotidien. Juste ça, c’est fou.

L’opportunité d’expérimenter

Puisqu’on parle de recherches et d’apprentissage… Je dois vous avouer que, régulièrement, je teste des choses sur des gens. Je parle d’outils de coaching hein, au pire ça ne parle pas à la personne ; je ne triture pas le cerveau des gens façon Hannibal Lecter quand j’ai du temps en rab. Parfois, on découvre un outil qui semble prometteur, alors on le propose et… on voit ce qui se passe. Pour ma part, je teste tous mes outils sur moi dans un premier temps (sur mon mec et mon chat aussi parfois). Il se peut qu’un truc qui a transformé ma vie n’ait aucun impact sur mes client.e.s, et à l’inverse, qu’un exercice qui ne me parle pas du tout apporte des révélations de fou à celles et ceux que j’accompagne. C’est un phénomène que j’observe toujours avec beaucoup de plaisir et d’intérêt.

En plus de me permettre de mieux comprendre le fonctionnement de l’esprit, cette possibilité de tester des outils et idées variées stimule à fond ma créativité. D’ailleurs, c’est moi qui ai inventé un bon nombre de mes outils. Il arrive que je les imagine à partir d’une lecture, d’une expérience perso ou à l’écoute d’un podcast ; il arrive aussi que je mette au point de nouveaux exercices pour répondre aux besoins spécifiques d’un.e client.e. Et ça, c’est génial aussi parce que je peux ensuite les proposer à d’autres personnes pour pouvoir les accompagner encore mieux. C’est un grand kif personnel – merci de ne pas me juger, je vous rappelle que moi, je ne vous juge pas. 

Un travail sur soi permanent

Enfin, il y a tout un pan très perso auquel mes client.e.s n’auront jamais vraiment accès. Par exemple, la première personne qui arrive jusqu’à vous sans avoir été recommandée par le pote de votre cousin, franchement c’est trop cool. Certain.e.s client.e.s sont plus complexes que d’autres à aider et ça nous force à chercher des solutions différentes. On se reconnait aussi parfois dans les histoires qu’on nous raconte, et ça permet de nourrir notre réflexion – oui parce que nous aussi, on est des êtres humains imparfaits, en constante évolution et avec nos propres blocages à dépasser. Certains me ressemblent beaucoup, et passent par des événements que j’ai traversés il y a quelques années… Ça me permet de mesurer le chemin parcouru et ça fait du bien. 

Et puis, plus globalement, un travail thérapeutique c’est une relation humaine qui se crée entre deux individus. C’est honnête, profond, intime. Même si la posture du coach nous permet un détachement émotionnel sur le moment, il n’empêche que, bien sûr, nos client.e.s nous touchent. J’entends parfois des histoires qui brisent mon petit coeur, d’autres qui me réjouissent profondément. On a la chance infinie de pouvoir accéder, d’une certaine manière, à l’âme d’autres personnes. C’est beau, c’est rare, et c’est un énorme privilège que de recevoir autant de confiance de la part de quelqu’un d’autre.  

On s’attache aux gens qu’on accompagne, que le travail dure quelques heures ou quelques années. Quand ça s’arrête aussi, c’est une opportunité d’évoluer. C’est essentiel de laisser les gens partir – le contraire serait vraiment problématique d’un point de vue thérapeutique! – et il faut apprendre à gérer ça. C’est très compliqué, en tant que thérapeute, de demander des nouvelles aux gens après la fin de notre travail ensemble (ça pourrait être pris pour une tentative de faire « revenir » la personne, ça peut être bloquant si notre client.e ressent le besoin de couper avec cette période de sa vie…). Mais sachez que tous nos client.e.s nous marquent et qu’on est toujours super content.e.s de recevoir de leurs nouvelles. Donc n’hésitez pas à faire un petit message à votre ancien.ne thérapeute si vous en avez envie pour lui dire où vous en êtes. C’est toujours un plaisir à lire. 

2 Comments

  1. DAMC on 11 November 2021 at 10 h 54 min

    Tres intéressant d’avoir ce point de vue, On espère que tous les thérapeutes adoptent la même attitude … pas sûr.

    • Lauranne on 10 December 2021 at 15 h 51 min

      J’imagine que ça dépend de la personnalité de chacun.e 🙂

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