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Ancrage : qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?

Ancrage, à quoi ça sert

Des ancrages, nous en avons tou.te.s. Qu’on le veuille ou non, ils se créent tout au long de notre vie, bien souvent de façon inconsciente. Certains sont positifs et nous aident à avancer, d’autres au contraire nous desservent. On les retrouve dans notre vie quotidienne, mais aussi au sein des couples, des relations amicales… On peut même décider d’en créer. Alors de quoi s’agit-il exactement? Comment se débarrasser des méchants et augmenter ceux qui nous aident? C’est ce que nous allons voir ensemble. (Lecture : 6min41). 

Un ancrage, c’est quoi ?

C’est un terme qu’on retrouve en psychologie ainsi qu’en PNL (pour « programmation neuro-linguistique », pas le groupe de musique). La définition diffère légèrement entre les deux, donc je vais vous faire un truc un peu global. En gros, l’ancrage, c’est une forme d’association qui se crée dans le cerveau et qui devient ensuite un biais cognitif – c’est à dire une référence sur laquelle le cerveau va se baser pour émettre un jugement automatique ou pour rapprocher deux événements qui n’ont, en apparence, aucun lien. 

Imaginons par exemple qu’en grandissant, Mildred a été rejetée par plusieurs femmes (disons sa mère, sa maîtresse de CP et sa meilleure amie de maternelle). Il est possible que Mimi grandisse en se méfiant des femmes qu’elle rencontre. Elle privilégiera peut-être les relations amicales avec des hommes, et pourra même aller jusqu’à pourrir inconsciemment ses relations avec ses quelques copines pour les pousser à la rejeter – et la conforter ainsi dans l’idée qu’elle a raison de se méfier des femmes. 

L’ancrage peut aussi être lié à une émotion, une situation, une action, une musique, un film, une odeur, une sensation physique… Mildred, à plusieurs moments de sa vie, a connu des petites phases de déprime. À chaque fois, une personne bien intentionnée a tenté de la réconforter en lui faisant une petite tape sur l’épaule gauche. Un jour, une de ses collègues reproduit ce geste (que le cerveau de Mildred a associé à la tristesse) dans le but dans la féliciter pour son travail. Automatiquement et sans savoir pourquoi, notre amie se sent super déprimée, alors même que la situation ne s’y prête pas. 

Vous-mêmes, vous avez peut-être, à une époque, écouté Britney répéter en boucle «everytime I try to fly I fall » en pleurant toutes les larmes de votre corps suite à une rupture. Des années plus tard, il vous est peut-être toujours difficile d’écouter cette chanson de qualité, quand bien même vous vous êtes remis de la dite rupture depuis belle lurette*. 

Plus nous sommes confrontés à une même situation, plus l’ancrage va s’ancrer, et plus il sera compliqué de s’en débarrasser. C’est parce qu’il y a un ancrage présent que nous développons des croyances limitantes et autres distorsions cognitives.

* à votre avis, qu’est-ce qu’une « lurette »?

Les ancrages positifs et comment les créer

Il n’y a pas que les sensations désagréables qui peuvent s’ancrer, et c’est une bonne nouvelle ! Proust et sa madeleine qui le ramène en enfance en est un exemple parfait. Ça lui rappelle de bons souvenirs. Là encore, il peut s’agir d’une odeur, d’une situation, de la chanson qui nous rappelle nos années fac, du bon petit plat dont le goût est le même que celui que nous cuisinait notre grand-mère quand on était malade…. 

Mildred se méfie des femmes, ok, mais qu’on y croie ou non, elle est obligée de constater que les seules avec qui elle a toujours eu d’excellentes relations sont les natives du Lion. Chaque fois qu’elle fait une nouvelle rencontre, elle s’informe en 2-2 sur le signe astro de la personne qui lui fait face. Si la réponse est « Lion », elle se sent direct hyper soulagée, et entame la discussion sereinement. Tous les autres signes tombent sous le coup de l’ancrage « rejet ». 

La création d’ancrage positif est largement utilisé en PNL, notamment pour les personnes sujettes à de l’angoisse ou du stress intenses (ou toute émotion désagréable qui prend un peu trop de place). Vous avez déjà vu un personnage, dans un film ou une série, qui se balade avec un élastique autour du poignet et qui le fait claquer régulièrement ? C’est un ancrage positif. On va amener la personne à associer des émotions positives au claquement de l’élastique. En cas d’émotion désagréable forte, elle pourra alors activer son ancrage : la sensation de l’élastique qui tape (doucement hein…) contre la peau va déclencher des émotions positives. 

On peut aussi, par exemple, utiliser les ancrages dans le sport. Le ou la sportif.ve va alors associer une sensation à un mot ou un geste, grâce à une visualisation. Il faudra répéter l’opération à plusieurs reprises pour qu’à terme, il suffise à notre protagoniste de prononcer le mot en question (ou faire le geste, t’y as compris) pour retrouver la sensation physique associée. 

Pour créer un ancrage positif on va donc : déterminer l’émotion qu’on souhaite ressentir, choisir un mot, un geste ou une sensation qu’on veut y associer. Chaque fois qu’on ressent l’émotion en question, on y associe le mot, geste ou la sensation choisie. On peut également provoquer l’émotion par le biais de visualisations. L’opération devra être répétée jusqu’à ce que le process devienne automatique. 

Les ancrages positifs nous servent à ressentir des émotions positives, à nous calmer quand c’est utile, à mieux se rappeler des beaux moments de notre vie ou encore, comme nous l’avons vu, à créer des automatismes qui nous sont utiles (dans le sport mais aussi la pratique d’un instrument etc).

Les ancrages négatifs et comment s’en débarrasser

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, à la base les ancrages négatifs sont apparus pour nous aider. Mildred, suite à ses expériences de vie avec sa mère, sa pote et son instit a tout intérêt à se protéger des femmes. Elle a souffert, l’ancrage débarque pour lui éviter d’éventuelles peines futures. Parfois, ce n’est pas pour éviter la souffrance, mais plutôt pour nous servir de signal d’alarme. Une sensation physique (boule dans le ventre, chaleur dans la poitrine, organe qui se serre ou brûle, impression d’avoir un corps étranger dans l’organisme…) peut apparaître de façon plus ou moins régulière pour nous signaler que quelque chose ne va pas, qu’on revit une situation beaucoup trop stressante par exemple. Les ancrages sont très présents aussi dans les relations de couple. On a tendance à projeter sur nos partenaires les traumatismes que les précédent.e.s ont créés. Perso, je les appelle aussi « les petits fantômes du passé » parce que, faut bien l’avouer, c’est vachement plus mignon.

Le souci avec les ancrages négatifs, ce n’est donc pas qu’ils existent, mais plutôt qu’ils persistent même quand on n’a plus besoin d’eux. On peut s’en débarrasser, mais c’est autrement plus difficile que de créer des ancrages positifs. Le cerveau fait des liens qui sont évidents pour lui, mais qui ne le sont pas forcément pour nous. Par exemple, j’ai vu une fois un client qui avait une sensation très désagréable dans la gorge chaque fois qu’il entamait une relation amoureuse. En cherchant la source de cet ancrage, on a fini par remonter à une fois où ses parents l’avaient laissé seul à la maison, alors qu’il n’avait que 4 ans. Un épisode de sa vie dont il n’avait pourtant qu’un souvenir vague et pas tellement traumatisant. Son corps, lui, avait conservé le stress généré par ce moment, et le revivait à chaque début de relation, probablement par peur d’être abandonné par ses compagnes, comme il l’avait été par ses parents. 

Parce que oui, se débarrasser d’un ancrage négatif, c’est pas simple. Bon il faut  commencer par en prendre conscience et ça déjà, c’est chaud. On peut ensuite procéder de manière rationnelle, en se rappelant, à chaque fois que l’ancrage se manifeste, que ce n’est pas la réalité, qu’on réagit de cette manière parce que notre cerveau a fait un lien avec telle situation, et que tout va bien. Parfois cependant, cela ne suffit pas : soit parce que l’ancrage est trop inconscient, soit parce qu’on n’arrive pas à comprendre quand ou pourquoi il débarque. On va alors pratiquer ce qu’on appelle, en PNL, une recherche d’ancrage – tout simplement. On fait entrer la personne dans une sorte de méditation, qui se poursuit avec une visualisation. On part de la sensation ou de l’émotion, et on se balade dans les souvenirs qui y sont liés, jusqu’à trouver le moment où l’ancrage s’est créé. Là on le dégomme, et hop on revient. D’expérience, ça fonctionne super bien. 

Et vous, à votre avis, quels sont vos ancrages?

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