Trouver la vraie cause de ses problèmes grâce aux « 5 Pourquoi ».
Parfois dans la vie, on se sent bif bof sans pour autant arriver à mettre le doigt sur ce qui ne va pas. D’autres fois, on croit savoir pourquoi on a le moral en berne jusqu’à ce que paf, d’un coup on réalise qu’on s’était totalement planté de raison. Par chance, le capitalisme a créé un outil formidable pour trouver la vraie cause de tous les problèmes. (Lecture: 3min52).
D’où viennent les « 5 Pourquoi »?
La légende raconte qu’un beau jour, alors que Sakichi Toyoda, fondateur de Toyota, regardait tranquillement au loin par la fenêtre de son bureau tout en pensant avec amour à des écrous, jantes et autres pièces détachées automobiles*, il eu soudain une idée brillante. Il avait en effet constaté qu’il était souvent difficile, au sein de son entreprise, de trouver la cause réelle d’un problème, et qu’il fallait, pour se faire, demander 5 fois « pourquoi » avant d’y arriver. Et là, paf, il fit des chocapics tout en inventant un outil de management et de coaching. Le mec est chill.
En gros, Sakichi avait remarqué qu’en cas de voiture qui ne fonctionne pas, ça se passait comme suit**:
– La voiture ne fonctionne pas
– Pourquoi est-ce que la voiture ne fonctionne pas ? (1)
– Parce qu’il y a un problème avec une pièce
– Pourquoi est-ce qu’il y a un problème avec cette pièce ? (2)
– Parce que la pièce est de mauvaise qualité
– Pourquoi est-elle de mauvaise qualité ? (3)
– Parce qu’on a voulu se fournir chez un type louche mais pas cher
– Pourquoi a-t-on opté pour ce fournisseur ? (4)
– Parce qu’on a voulu baisser le prix de la voiture
– Pourquoi a-t-on voulu baisser le prix de la voiture ? (5)
– Parce que nos concurrents sont moins chers que nous.
On s’aperçoit donc que le vrai fond du problème n’est pas la pièce en elle-même, mais bien la stratégie commerciale de la boite. Il faudra donc commencer par agir la dessus avant de se contenter de changer de fournisseur et de se retrouver, potentiellement, face au même problème quelques semaines plus tard.
* Cette partie est légèrement romancée pour les besoins de l’histoire.
** Mes connaissances sur le fonctionnement d’une voiture étant proches de 0, je vous demande s’il vous plait de faire preuve d’indulgence tout au long de votre lecture. Merci.
Quand utiliser les 5 Pourquoi dans sa vie
C’est bien joli tout ça mais comment est-ce qu’on peut appliquer cette innovation nippone à notre vie? Je suis vraiment contente que vous posiez la question, car figurez-vous que j’ai la réponse (ou, en tous cas, une réponse).
On peut utiliser les « 5 Pourquoi » en cas d’émotions désagréables sans cause apparente. Evidemment, dans ce cas la réponse au premier « pourquoi » a de grandes chances d’être « je ne sais pas », et alors là, on fait quoi? Je vous propose deux astuces: soit il y a une vraie cause au fait de ne pas avoir de réponse – par exemple, je suis peut-être claqué.e et n’arrive pas à me concentrer suffisamment. Dans ce cas, il y aura peut-être une étape intermédiaire à mettre en place – par exemple, dormir. OU se demander « si je devais vraiment trouver ce qui ne va pas, ce serait quoi? », ou encore « si c’était ma pote Marie-Stracciatella qui était dans cette situation, qu’est-ce que je lui dirais? ». Une fois qu’on a obtenu une réponse au premier « pourquoi? », on peut continuer à ainsi gaiment jusqu’au 5ème dont la réponse est, normalement, la cause racine de nos problèmes.
Il arrive également qu’on sache parfaitement ce qui cause notre trouble émotionnel. Dans ce cas, on pourra utiliser cet outil simplement par précaution, pour faire une sorte d’auto check-up et nous assurer ainsi qu’il n’y a pas une vipère sous le rocher. Parce que parfois on croit qu’on connait la cause, et en fait non.
Ça peut aussi être un très bon outil en cas de blocage ou de peur. On peut alors se demander pourquoi on ne se lance pas, pourquoi on a peur de ceci ou de cela, ce qui peut nous amener à réaliser que nous nous sommes laissé arrêter par de « mauvaises » raisons.
Connaitre la cause de nos soucis, pour quoi faire?
D’aucun dirait que savoir ce qui ne va pas, ça règle pas le problème et que ça n’a donc aucune utilité, à part se plaindre. Ça serait, à mon sens, une raison largement suffisante de vouloir connaitre la cause de tous ses maux car, personnellement, j’adore me plaindre. Mais le fait est qu’il y a une vraie utilité derrière tout cela.
Déjà, il me parait difficile de résoudre un problème si on… ne connait pas le problème. Ça serait un peu comme si, en cours de Maths, on donnait aux élèves un exercice ayant pour seul intitulé: « Donnez le résultat ». Il me semble que ça n’aurait aucun sens. L’autre raison d’utiliser les « 5 Pourquoi », c’est de s’assurer qu’on règle le bon souci et, ainsi, éviter de se retrouver coincé, tel Jafar, dans un cercle vicieux. Si on reprend le brillant exemple détaillé plus haut, si on se contente de changer la pièce ou le fournisseur, on risque fort de se retrouver face au même problème peu de temps après puisqu’on ne pourra pas exiger une qualité différente, le budget n’ayant pas été modifié.
Petite précision tout de même sur cet outil : le nombre de 5 n’a pas été choisi au hasard. Il s’agit du nombre moyen de « pourquoi » à se poser pour arriver à un résultat probant. Pour certaines problématiques très simples, 2 ou 3 pourront suffire, quant il en faudra peut-être 9 ou 10 pour des problèmes plus complexes.
Enfin, si vous voulez voir une très belle démonstration des « 5 Pourquoi », vous pouvez regarder cette vidéo (attention, second degré needed):
Et vous, est-ce que vous connaissiez cet outil? Est-ce que vous lui connaissez d’autres applications que celles que j’ai cité?