Guide anti-dispute pour survivre aux fêtes de fin d’année
Malgré une ambiance festive, la fin de l’année peut être une période délicate. On se retrouve en famille ou entre amis, prêts à passer un bon moment…. jusqu’à cette petite remarque de rien du tout qui déclenche une tempête. C’est pourquoi je vous propose quelques astuces anti-conflit! (lecture: 3min30)
On n’a pas tous un tonton raciste
Quand on évoque les réunions familiales, deux clichés reviennent sans cesse. Clichés dans lesquels je ne me suis jamais retrouvée. Le fait est que je n’ai, à ma connaissance, pas d’oncle raciste, et que ça fait 15 ans que tous mes grands-parents sont décédés (accessoirement : je ne les ai jamais entendus faire de réflexions homophobes). Certes, la politique ou la religion sont des sujets sensibles en société, mais ils sont loin d’être les seuls à pouvoir créer des conflits au sein d’un groupe. Par exemple, vous avez peut-être une sœur un tantinet rancunière qui vous en veut toujours d’avoir mangé son dernier Kinder Country il y a 25 ans (on est possiblement sur un exemple personnel). Tout peut partir d’une mini réflexion, voire d’un simple état de fatigue.
Les amis aussi
Les guides de survie aux fêtes de fin d’année sont légions sur le net et ont un point commun : ils se concentrent pratiquement exclusivement sur la famille. « Ah oui, mais les amis on les choisit, c’est pas pareil ». Ce n’est peut-être pas pareil, mais le combo « fatigue + trop de nourriture + alcool + trucs à organiser + groupe d’individus » peut être explosif, même en amitié. Jean-Maurice n’a peut-être pas géré sa part d’organisation pour la soirée du 31, Ginette essaie de forcer tout le monde à bouffer du foie gras alors que depuis l’an dernier, la moitié du groupe est devenu vegan… On peut même parfois lancer un sujet de conversation a priori innocent (une série ou un film qu’on a aimé) et se retrouver avec un conflit international sur les bras, René et Barbara quittant la soirée, outrés, parce que « vaut mieux ça que de rester avec des traitres qui ont aimé la fin de Game of Thrones ». Ambiance.
Calmer son irritation
La colère est une émotion et on peut donc décider de lui laisser de la place… ou non. Si vous sentez que vous commencez à vous énerver, demandez-vous si cela en vaut vraiment la peine, là, maintenant. Pensez-vous réellement que c’est le bon moment de demander à vos parents de reconnaitre que, de tous les enfants, c’est vous qui avez été le moins aimé ? Allez-vous vraiment faire changer d’avis votre frère sur un sujet qui lui tient à coeur en deux arguments balancés la bouche pleine par dessus le chapon ? Vous pouvez, lorsque vous sentez la colère monter, choisir de l’ignorer. Respirez un bon coup, pensez à autre chose, et puis changez rapidement de sujet.
Si c’est trop difficile, prétextez avoir trop mangé – la meilleure excuse du monde à ce moment de l’année – et filez faire un tour ou vous enfermer dans votre chambre le temps de vous calmer. Cette technique fonctionne aussi très bien en cas de conflit entre les autres : fuyez, laissez passer la tempête et revenez plus tard (ou ne revenez pas du tout).
Essayer de comprendre les autres
Ce n’est pas parce que nous pensons que quelque chose est vrai que nous avons raison. Je sais, ça fait mal à lire, mais c’est toujours bon de le rappeler. Il est essentiel d’accepter que nous ne sommes pas tous d’accord, et que chacun a le droit d’avoir une opinion différente (vous n’aurez pas leur liberté de penser !). Cela veut aussi dire que quelqu’un qui ne partage pas votre opinion sur un sujet n’est pas en train de vous attaquer personnellement. Vous ne partagez simplement pas le même avis et avez peut-être des valeurs différentes. C’est tout, et c’est ok.
Si vous tenez malgré tout à entrer dans une discussion, interrogez l’autre et essayez de comprendre son point de vue : « pourquoi tu dis ça ? Sur quoi bases-tu cette opinion? Quel est le but de cette remarque ? Peux-tu me donner un exemple de ce que tu dis s’il te plait ? Est-ce que ça veut dire qu’on ne peut pas faire / penser différemment ? ». Vous pouvez aussi simplement reformuler les paroles de l’autre et changer d’intonation pour l’amener à réfléchir à ses propos, sans aucune agressivité : « toutes les filles sont chiantes! – Ah oui ? Toutes les filles ? ».
Si votre interlocuteur s’énerve, n’hésitez pas à lui rappeler que même si vos avis divergent, cela vous intéresse de le comprendre, et que vous êtes sincèrement à son écoute. Vous ne tomberez probablement pas d’accord, mais au moins vous aurez eu un débat au lieu d’une dispute. À tout moment, sentez-vous libre de conclure par un « bon… je crois que nous ne serons jamais d’accord sur ce sujet. Et si on arrêtait simplement d’en parler ? ». Il peut alors être bon de ramener la discussion sur vos points communs.
Enfin, si ça se passe trop mal et que les fêtes de fin d’année sont un enfer pour vous, rappelez-vous que ce n’est pas parce qu’on est de la même famille qu’on doit à tout prix s’aimer et se fréquenter. Libre à vous de célébrer Noël avec vos amis si cela vous rend plus heureux.se. Après tout, le but c’est avant tout de passer un bon moment non ?
PS : la colère engendre la fabrication de cortisol, hormone du stress, dans notre cerveau. Cela a pour effet d’augmenter la glycémie, la tension, d’inhiber certaines parties du système immunitaire… Il faut 5h à notre organisme pour éliminer le cortisol dû à 5 min de colère. Je pose ça là.