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Comment surmonter les 8 principales peurs des entrepreneur.e.s – Partie 2

Lorsque l’on se lance dans un projet entrepreneurial, on peut être envahi par tout un tas de peurs – et c’est bien normal. Nous avons déjà passé en revue quatre d’entre elles dans la première partie de cet article. Je vous propose de nous plonger aujourd’hui dans quatre autres des huit peurs les plus courantes chez les entrepreneur.e.s. (Lecture : 4min53)

Peur 5 : « Comment dire non ? »

Quand on décide de devenir indépendant.e, c’est souvent parce qu’on a envie, entre autres, de pouvoir choisir ses projets et les gens avec qui on bosse. Or, il arrive qu’on nous fasse des propositions qui ne nous intéressent pas, ou bien qu’on soit abordé.e par des personnes qu’on ne sent pas. Parfois, ce sont aussi nos amis qui nous sollicitent, en nous demandant de travailler gratos pour les aider. Bref, quelle que soit la raison, on n’a pas toujours envie d’accepter toutes les propositions qui nous sont faites, sauf qu’on ne peut pas toujours en exposer la raison. C’est sûr que répondre : « Non, Globiturque, j’ai l’impression que tu es une personne atroce aux valeurs pourries et jamais je ne travaillerai avec un être tel que toi », ce n’est sans doute pas la meilleure des idées. On fait quoi, dans ce cas ? On ment en disant qu’on n’a pas le temps en ce moment ? C’est, en effet, une possibilité. Elle risque néanmoins de se retourner contre nous. Le mot pourrait circuler, et on pourrait se retrouver privé.e de client.e.s qui nous pensent surchargé.e alors qu’on ne l’est pas. Il est aussi possible qu’on accepte de bosser avec quelqu’un que la personne rejetée connait, et que Globiturque revienne comme une fleur puisque « apparemment maintenant tu as le temps ». 

Dire non, c’est important. C’est ce qui nous permet de poser nos limites et de créer un environnement de travail sain. Ce n’est pas toujours facile pour autant ! On peut craindre la réaction de l’autre, avoir peur du rejet, faire face à de l’incompréhension ou encore à une foule de questions. L’idéal, dans ces cas là, c’est sans doute de dire la vérité. Pas celle qui consiste à exprimer à l’autre à quel point iel et son projet nous dégoute, bien entendu. Il est toujours possible, cependant, de trouver une explication qui soit à la fois vraie et non blessante. Par exemple : « Ce n’est pas ma spécialité, je ne me sens pas de travailler là dessus. Quelqu’un qui connait bien le sujet te sera plus utile » ; ou encore « Pour l’instant je préfère me concentrer sur tel type de missions, qui me semble plus en phase avec mon objectif pro ». Ce sont deux exemples parmi une multitude d’autres. L’idée, c’est donc de se demander : « qu’est-ce qui est vrai pour moi et entendable pour l’autre ? ». Et alors, en général, le « non » passe crème*.

* ça fait vraiment longtemps que je n’ai pas entendu cette expression, je me demande si elle existe encore ?

Peur 6 : « Est-ce que je vais m’en sortir financièrement ? »

Je l’ai mise en sixième position, mais j’aurais tout à fait pu la mettre en première tant cette peur est fréquente. Elle est souvent présente bien avant de se lancer officiellement. C’est probablement elle qui retient nombre de gens de tenter l’aventure entrepreneuriale. Cette peur – comme toutes les autres d’ailleurs – est tout à fait légitime. Être à son compte, c’est prendre le risque de manquer de clients, de missions, et donc d’argent. On a parfois la sécurité d’un chômage ou d’un petit matelas qu’on a mis de côté, ce qui rassure dans l’immédiat mais n’efface en rien la peur de l’après. Et si, au moment où l’argent vient à manquer, on ne gagne pas assez pour vivre décemment ? 

J’aimerais tellement vous dire que ça n’arrivera jamais, que quand on travaille dur, on développe forcément son business avec succès, mais c’est faux. Parfois on se plante, parfois on traverse une période faste et puis d’un coup on voit sa clientèle diminuer doucement sans réussir à trouver d’explication particulière. Il est donc effectivement possible qu’au moment où on a épuisé ses ressources financières, on ne gagne pas assez d’argent pour compenser cette perte. Comme il est possible de gagner très bien sa vie, de façon durable, au bout de 6 mois d’activité. Il n’y a pas de règle, et si l’idée de ne pas s’en sortir financièrement est un stress, on a raison de l’écouter. Dans un premier temps, il est intéressant de se fixer la somme qu’on désire atteindre, à quelle date. Par exemple: « Je veux gagner 2000€ par mois d’ici décembre 20XX ». Ensuite, on peut se demander ce qu’on doit faire, ce qu’on doit mettre en place pour en arriver là. Ça permet de lister des actions concrètes à mettre en place et de les planifier. On se donne ainsi les moyens de nos ambitions. L’heure est maintenant venue de passer à l’élaboration du plan B : si, malgré tous mes efforts, je n’arrive pas à en m’en sortir financièrement, qu’est-ce que je pourrais faire ? On va ainsi chercher dès maintenant des solutions à cet éventuel problème. Si la situation se produit effectivement, on saura donc quoi faire. Ça limite le stress lié à cette peur, et ça permet de se libérer un peu l’esprit : pas la peine d’y penser régulièrement, si ça arrive, on sait ce qu’on mettra en place.

Peur 7 : « Et si ce que je fais est nul ? »

On peut, en effet, craindre de ne pas pas être doué.e dans un ou plusieurs aspects de son activité. Pourtant, si on fait les choses avec son coeur et sincérité, on ne peut qu’exceller dans son travail ! 

Non, je déconne. À moins de se lancer dans un domaine dans lequel on est déjà expert.e – et encore, la façon de pratiquer sera différente – il y a effectivement de bonnes chances pour qu’au départ, on se montre hautement imparfait.e. C’est normal, c’est ce qui se passe à chaque fois qu’on débute quelque chose de nouveau (comme l’apprentissage d’un sport ou d’un instrument de musique). Et peut-on être bon partout ? Je ne suis pas sûre. La première bonne nouvelle, c’est que ça ne devrait pas vous empêcher de trouver des client.e.s. Vos compétences sont une chose, la personne que vous êtes en est une autre. Or, on choisit généralement de travailler avec quelqu’un pour ce qu’il sait faire, mais aussi pour tout ce qu’il est. Apprendre à utiliser tel logiciel c’est possible ; apprendre à devenir sympa, c’est un peu plus chaud.  L’autre bonne nouvelle, c’est que vous allez vous améliorer au fur et à mesure, et que ce que vous faites de mieux aujourd’hui est beaucoup moins bien que votre mieux de demain – oui j’ai ajouté une pincée de poésie. 

Si j’avais un conseil à donner ici, ce serait celui d’identifier ce que vous aimez le plus faire dans votre travail, car c’est probablement ce que vous ferez le mieux. Pour le reste, je vous recommande de le déléguer autant que faire se peut. Personne ne peut tout faire, et passer du temps sur des tâches qu’on n’aime pas particulièrement et nous demande beaucoup d’efforts pour un résultat moyen… Est-ce bien intéressant ? Déléguer ne sera probablement pas possible dès le départ. En attendant, on peut se poser la question suivante : qu’est-ce qui me permettrait d’être meilleur.e dans mon travail ? 

Peur 8 : « Et si ça marche trop bien d’un coup et que je n’arrive pas à gérer ? »

Nous avons affaire ici à une peur extrêmement courante. On entend même parfois certain.e.s entrepreneur.e.s dire des choses comme : « je ne lance pas encore tel projet, parce que si ça décolle, je ne saurai pas le gérer ». 

Je pense que c’est probablement dû aux réseaux sociaux qui peuvent nous donner l’impression que les gens réussissent du jour au lendemain, après 3 mois d’activité. On entend aussi plus souvent des chef.fe.s d’entreprise parler de leur réussite, oubliant de mentionner ou d’entrer dans le détail de leurs années de galère. Il y a peut-être d’autres facteurs hein, je ne fais que donner mon avis ici, je ne fais pas une expertise sociologique du phénomène. 

Dans tous les cas, on a cette illusion qu’à tout moment, notre activité va s’emballer dans un claquement de doigt, et ça peut générer un stress important – en plus d’une attente bien souvent non comblée. Pourtant, il faut entre 3 et 5 ans (4 ans en moyenne donc) pour qu’une entreprise roule. Et entre 7 et 10 ans pour avoir le recul nécessaire et estimer si on a réussi à atteindre ses objectifs. 

Alors oui, bien sûr, c’est tout à fait possible qu’un.e influenceur.se tombe sur votre dernier Tiktok, décide de parler de vous dans un Reels et que d’un coup d’un seul, vous crouliez sous les demandes. Oui, ça existe. Mais…. Cela concerne une petite minorité d’entreprises. L’écrasante majorité du temps, le développement d’un business prend du temps – des années comme nous l’avons vu – et au moment où ça décolle, on est prêt.e. Si cette peur reste présente pour vous, je vous encourage, une fois de plus, à chercher dès maintenant des solutions : qu’est-ce que je pourrais mettre en place pour suivre le rythme si jamais ça s’enflamme (embaucher, changer d’offre d’hébergement web, changer de fournisseur….) ?

On a tendance à considérer qu’un business, c’est quelque chose de rapide et d’éphémère. On entend de plus en plus de personnes qui souhaitent « lancer un truc qui rapportera de l’argent et que je revendrai dans 3 ans ». Bien sûr, ce plan peut fonctionner. Encore faut-il être ok pour porter un business qu’on aime pas pendant plusieurs années. Une entreprise, c’est un peu comme un enfant : au début c’est un bébé qui demande notre totale attention, et puis au fur et à mesure des années, elle grandit et prend en indépendance. On peut aussi voir ça comme un marathon, parce qu’il faut pouvoir tenir la distance. Bref, dans tous les cas, même si c’est important d’écouter cette peur et d’y répondre, c’est aussi essentiel de garder en tête qu’il est peu probable que cela se produise. Ça évite notamment d’être déçu.e quand, enfin, quelqu’un parle de nous et…. qu’il ne se passe rien 😉

Alors, est-ce que vous vous retrouvez dans ces 8 peurs les plus courantes? Est-ce que vous en avez d’autres, que je n’ai pas citées?

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