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Bonheur et accomplissement : quelles différences ?

Bonheur et accomplissement

Ah le bonheur ! Ce truc mystérieux que nous cherchons tous et toutes à atteindre et que nous sommes nombreux.ses à ériger en objectif de vie. Mais finalement, c’est quoi exactement, le bonheur ? Et puis comment est-ce que ça s’obtient ? Y a-t-il une différence être être heureux.se et être accompli.e ? Oui, ça fait beaucoup d’interrogations, auxquelles je vais tenter de répondre dans cet article.  (Lecture : 3min26).

C’est quoi, le bonheur ? 

J’ai conscience que cette question vous rappelle sans doute votre bac de philo, et c’est bien normal car il est difficile de parler de bonheur sans citer les plus grands sages. On se rappelle en effet cette fameuse phrase de Kant qui dit que… Non je déconne. Le premier truc qui me vient en tête quand je pense au bonheur, c’est bien évidemment Christophe Maé déguisé en petit vieux, au milieu d’un manège d’équitation, en train de questionner, de sa voix chevrotante: « Il est où le bonheur, il est où ? ». Une question qu’elle est bonne, Christophe. 

Mais revenons à nos moutons : avant de savoir où se trouve le bonheur, ce serait peut-être pas mal de savoir ce qu’est le bonheur. D’après nos connaissances actuelles, le bonheur c’est une émotion qui s’est installée, qui dure un peu. Et comme vous n’êtes pas dupes, vous savez déjà probablement que l’émotion en question, c’est la joie. Donc ressentir de la joie régulièrement nous donnerait le sentiment d’être heureux ou heureuses. Or, même si une émotion peut effectivement durer un peu dans le temps, elle ne peut pas être ressentie en permanence. Faire du bonheur un objectif de vie, chercher à ce que ça devienne un état permanent semble donc perdu d’avance.

Le bonheur, ça regrouperait donc plutôt plein de petits moments de joie dont on profite à fond, mais ça ne nous immunise pas contre les événements pas ouf de la vie. Il semble donc que ce soit quelque chose qu’on peut ressentir un peu, régulièrement, plutôt que beaucoup et tout le temps. On peut aussi connaître le bonheur lorsqu’on traverse une longue période de sérénité (quand on est serein.e sans qu’il ne se passe forcément d’événements incroyables pour autant). Ça ne veut pas dire que pendant un moment, on échappe à tous les problèmes de la vie, mais plutôt qu’on trouve plus de joies que de contrariétés dans notre quotidien. Tout cela serait donc une question d’équilibre entre les bons et les moins bons moments.

Vers l’accomplissement et au delà

Compte tenu du titre de cet article, vous êtes peut-être en train de vous demander ce qu’est, dans ce cas, l’accomplissement. Si le bonheur n’est pas toujours très palpable (on le résume souvent par un « non mais je sais pas, en ce moment je me sens bien »), le fait d’être accompli.e est, à l’inverse, ultra concret. Il s’agit de réaliser des actions importantes pour soi, et d’en tirer une certaine satisfaction. Prenons un exemple, si vous le voulez bien, pour bien comprendre toute cette histoire.

Babylas a toujours voulu devenir professeur de lettres à l’université, parce qu’il kiffe la transmission et la recherche. En parallèle, il est aussi passionné de musique et a toujours rêvé de savoir jouer du saxophone. Il adore également les travaux manuels.
Chaque fois qu’il va atteindre un de ces objectifs de vie, Baby va avoir le sentiment d’être une personne accomplie. Ce sera vrai pour le fait d’exercer le métier de ses rêves, autant que pour celui de maitriser le saxo ou d’arriver à peindre deux fois par mois. Il réalise des choses importantes pour lui, qui lui donne le sentiment d’être un individu complet, d’être quelqu’un de bien, à sa place. Etre accompli.e, ça passe aussi par le fait de vivre en phrase avec nos valeurs. Ce que ressent notre ami, c’est principalement de la satisfaction. À cela, pourra bien sûr se mêler de la joie, et ça participera donc à son bonheur. 

Mais… Même en étant une personne accomplie, Babylas ne sera pas heureux H24. Comme tout le monde, il va alterner entre les périodes où il vit plus de moments super que de moments pas ouf, et celles où il vit plus de moments nuls que de moments cool. 

Bonheur ou accomplissement ? 

Vous l’avez compris (en tous cas j’espère que mes explications sont claires), bonheur et accomplissement sont donc deux états distincts, qui se nourrissent mutuellement. Etre accompli.e participe à notre bonheur, mais on peut aussi être heureux.se sans se sentir parfaitement accompli.e. 

Le bonheur, c’est profiter à fond des moments de joie qu’on peut vivre ; l’accomplissement c’est réaliser des objectifs importants pour nous (même s’ils semblent « petits » ou « pas assez » ou « pas comme il faut » aux yeux des autres) et retranscrire nos valeurs dans notre quotidien. Tout ça, c’est bien joli, mais du coup, comment fait-on pour ressentir de la joie régulièrement et donc choper ce graal infini qu’est le bonheur (même si c’est sous forme de CDD renouvelable) ? 

Eh bien, par exemple, on peut s’assurer qu’on se livre régulièrement à des activités qui nous procurent de la joie. Ça peut être voir des ami.e.s, organiser une soirée chez soi, rencontrer de nouvelles personnes, partager un chouette moment avec son ou sa partenaire, s’octroyer un moment seul.e parce qu’on en a besoin, aller au ciné, au resto… On peut aussi changer de perspective. Je m’explique : d’après deux psy américains (dont les noms m’échappent présentement, et comme j’ai la flemme de faire une recherche Google, je vous laisserai le faire de votre côté si cette information est importante pour vous), nous vivons tous et toutes 3 fois plus d’événements positifs par jour que d’événements négatifs. Sauf qu’on n’y fait pas attention et qu’on a même tendance à se concentrer sur ce qui ne va pas plutôt que sur ce qui se passe bien. Lister tous les soirs tous les moments cool de notre journée est un bel exercice à mettre en place pour rééduquer son cerveau et l’entrainer à voir ces « 3 fois plus de positif ». 

À cela, on me répond souvent : « ouais enfin je peux pas non plus arrêter de voir le négatif ». Non, effectivement, et ce n’est pas l’idée. On cherche juste ici à créer un équilibre entre les émotions agréables et les émotions désagréables, histoire de se sentir plus souvent heureux ou heureuse, et donc de mieux vivre les périodes plus compliquées. 

Quid de cette histoire d’accomplissement ? Je trouve que le fait d’être bien organisé.e permet déjà d’avoir des petits jets de satisfaction régulièrement. Perso, à chaque fois que je termine une journée en ayant fait tout ce que j’avais prévu, je me sens ultra accomplie. On peut, comme ce brave Babylas, ajouter à notre emploi du temps des actions qui nous permettent d’atteindre un objectif important pour nous (apprendre à jouer d’un instrument de musique, pratiquer une activité qu’on aime…). Pour ce qui est de l’accomplissement plus global, je vous propose ce petit exercice : imaginez que vous avez 80 ans, que vous pétez la forme et que vous organisez une grosse teuf pour l’occasion, avec tous les gens que vous aimez. Alors que la soirée bat son plein et que vous testez la solidité de votre nouvelle hanche en vous dandinant sur « Laisse-moi ouech » le gros tube qu’a sorti Jul en 2042, une personne de votre entourage proche, qui vous connait sur le bout des doigts, prend la parole pour faire un discours retraçant tout ce que vous avez accompli au cours de votre vie…

Alors, il dit quoi ce discours ? 

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